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Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat, croisera sa fille à l'Elysée

Mère et fille se croiseront bientôt dans les couloirs de l’Elysée. Depuis deux ans, Julia Cluzel, 21 ans, est en formation au service de l’intendance du palais. Sa mère, Sophie, 56 ans, vient d’être nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Quand Emmanuel Macron lui a proposé ce poste, elle n’a pas hésité une seconde. «J’ai foncé! C’est l’occasion de pouvoir accomplir ce pour quoi je me bats depuis vingt ans», ...

Mère et fille se croiseront bientôt dans les couloirs de l’Elysée. Depuis deux ans, Julia Cluzel, 21 ans, est en formation au service de l’intendance du palais. Sa mère, Sophie, 56 ans, vient d’être nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Quand Emmanuel Macron lui a proposé ce poste, elle n’a pas hésité une seconde. «J’ai foncé! C’est l’occasion de pouvoir accomplir ce pour quoi je me bats depuis vingt ans», nous ­confie-t-elle, installée dans le bureau provisoire où elle a déjà posé des photos de sa tribu.

La vie de Sophie Cluzel a basculé à l’annonce de la trisomie de sa fille, à la naissance de celle-ci, en décembre 1995. «Un coup de tonnerre, se souvient-elle. Mais j’ai eu la chance de pouvoir rebondir vite, grâce à un entourage familial merveilleux…» Déjà mère de trois enfants, elle gère alors un réseau de boutiques Descamps après avoir dirigé, pendant trois ans, un chantier naval en Floride. Son mari, Bruno, fait de la fusion-acquisition d’entreprises, à son compte. «Je ne connaissais rien au handicap, raconte Sophie Cluzel. J’ai décidé de démissionner pour prendre le taureau par les cornes et travailler à la stimulation et à l’éducation de Julia.»

Dans des bureaux provisoires au ministère de la Santé, le 19 mai. Deux jours plus tard, madame la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées était déjà sur le terrain et visitait avec le Premier ministre une «maison partagée» pour adultes dépendants et aidants valides, à Rungis, dans le Val-de-Marne. © Baptiste Giroudon

La fillette a 3 ans lorsqu’elle crée sa première association, Grandir à l’école. La maternelle où devait entrer Julia est frileuse à l’idée de l’intégrer, comme le sont toutes les maternelles face aux petits trisomiques. «On va trouver le personnel qu’on mettra à votre disposition pour accompagner nos enfants», ­explique-t-elle aux enseignants. «Le militantisme des parents a créé la fonction» : l’association embauche ainsi une vingtaine d’auxiliaires de vie scolaire (AVS), financés à 80 % par le dispositif emploi jeune. La jeune maman se retrouve à la tête d’une structure d’une vingtaine de salariés. L’association grossit et les pouvoirs publics lui demandent de ne pas se limiter aux porteurs de trisomie 21. «Qu’à cela ne tienne, on a créé un collectif.» Elle bataille ferme. Remporte une première victoire en 2003, lorsque l’Etat reconnaît ­l’accompagnement des enfants handicapés comme mission de service public. Les emplois d’AVS de son association sont transférés à l’Etat.

Julia dans les bras de sa mère, en août 2001. © DR

Chaque étape de la scolarité de Julia est un nouveau ­combat. Long, difficile. Mais Sophie Cluzel est une battante. «Qu’à cela ne tienne», répète-t-elle souvent, surmontant un à un tous les obstacles. A l’entrée de sa fille au collège, ­plutôt que de créer une nouvelle structure, elle en regroupe plusieurs et prend la tête de la Fnaseph, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap. «Le député Jean-François Chossy me disait : “Vous, les familles, vous êtes insupportables. A chaque naissance, une association. Regroupez-vous !” J’ai suivi son conseil. Nous sommes plus forts ensemble.»

Julia a mis la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d'Espagne

Son champ d’action s’élargit. «J’ai grandi avec les problèmes de ma fille. Quand elle a eu 16 ans, nous sommes passés à la question de l’insertion professionnelle.» En 2015, en voyant qu’un jeune trisomique remporte le trophée L’assiette gourm’hand parrainé par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez, Julia a l’idée d’envoyer une candidature spontanée et décroche un stage de trois semaines à l’intendance du palais. «Preuve qu’il ne faut pas s’autocensurer, qu’il faut porter ses rêves», commente sa mère.

Photo-légende :Le nouveau gouvernement pose à l'Elysée

«Au début, on ne savait pas trop comment réagir», admet le chef argentier, Patrick Brassart, dans le documentaire «Autrement capable», réalisé par la Fnaseph. «On a mis son tablier à Julia et on lui a dit : “Tu as ça et ça à faire.” Elle était un peu réticente, et puis elle a commencé à essuyer la vaisselle avec son torchon…» Julia découvre différents métiers, passe en cuisine, à l’économat, chez le fleuriste. Et finit par mettre la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d’Espagne, dans la salle des fêtes. Le chef de l’Etat donne son accord pour que la professionnalisation se poursuive. Julia entre en alternance. Tout en poursuivant sa scolarité, elle travaille désormais deux jours par semaine au palais. Quand elle apprend la nomination de sa mère au gouvernement, elle lâche : «A chacun son travail, maman.» Mais, amusée, elle suit à la télévision son arrivée au premier Conseil des ministres. «Elle est étonnante car très discrète, très professionnelle, confirme Sophie Cluzel. Ce qui se passe à l’Elysée reste à l’Elysée.» La dernière chose que Julia a racontée à ses parents, c’est la technique pour nettoyer les immenses plateaux qui pèsent 3 kilos.

Julia dans les cuisines de l’Elysée, en 2016. © DR

De son côté, Sophie Cluzel connaît bien le palais. Les trois derniers présidents de la République l’y ont décorée – Jacques Chirac l’a faite chevalier de l’ordre national du Mérite, en 2002 ; Nicolas Sarkozy l’a promue chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, en 2008 ; François Hollande l’a élevée au rang d’officier de ce même ordre en 2016. «Preuve que ce sujet traverse totalement les mouvements politiques», glisse-t-elle en souriant. Elle a travaillé avec des élus de tous bords, mais ne s’est jamais engagée pour, dit-elle, conserver sa liberté de parole et d’action. Elle insiste : si elle a planché avec les équipes du candidat Macron, elle ne faisait pas partie de son staff de campagne. Elle reconnaît malgré tout qu’elle l’a trouvé plus investi que les autres prétendants à l’Elysée. Elle l’a rencontré une seule fois avant d’être nommée secrétaire d’Etat, le jour où il est passé à une réunion organisée par l’équipe d’En marche ! avec 80 associations. «Son épouse est restée toute la soirée. Elle a une oreille très attentive, elle est très impliquée», relève Sophie Cluzel, également sensible au fait que le candidat ait fait traduire le volet handicap de son programme en «Facile à lire et à comprendre», le Falc, un langage universel simplifié à l’usage des personnes souffrant de handicap mental.

Avec sa chargée de communication, Karen Martinon, et son conseiller presse, Yanis Bacha, militant d’En marche ! atteint de myopathie. © Baptiste Giroudon / Paris Match

La nouvelle secrétaire d’Etat a conscience de l’attente. Douze millions de personnes sont directement concernées par son portefeuille – «20 millions si l’on élargit aux familles». Ceux qui la connaissent louent son énergie et son optimisme. «C’est une femme généreuse, une excellente spécialiste. C’est une chance pour le monde du handicap», estime ainsi la sénatrice LR Isabelle Debré, son amie depuis trente ans. Une bonne technicienne fera-t-elle une bonne ministre? C’est le pari d’un gouvernement dans lequel 11 ministres viennent de la «société civile» et n’ont exercé aucune fonction dans le monde politique. Si elle n’a jamais été élue, Sophie Cluzel s’est malgré tout beaucoup frottée à cet univers. Elle sait l’importance des symboles. Le rattachement de son secrétariat d’Etat au Premier ministre – réclamé d’ailleurs par les associations depuis des années – en est un.

La famille lors d’un mariage, en juillet 2012 : Sophie, Julia, Camille, Bruno, Thomas et Pierre. © DR

«Le handicap sort enfin des problématiques santé ! Les personnes handicapées veulent accéder comme les citoyens lambda à la culture, au travail, à l’éducation, explique-t-elle. C’était très réducteur de les rattacher à la santé.» De manière concrète, elle estime qu’elle aura plus de poids pour frapper aux portes des autres ministères. Son confrère de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, est le premier membre du gouvernement qu’elle va rencontrer. Elle le connaît bien. Quand il était directeur de l’Essec, elle a monté avec lui un programme pour promouvoir ­l’accès aux études supérieures des étudiants handicapés. Entre 2004 et 2015, le nombre d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire a quasiment doublé pour atteindre 350 000. Mais il reste encore beaucoup à faire. Emmanuel Macron s’est engagé à ce que chaque enfant concerné ait un AVS à ses côtés dès la prochaine rentrée scolaire. «A nous de faire en sorte que ce soit jouable», lance Sophie Cluzel.

sophiejuliaSophie Cluzel, secrétaire d'Etat, croisera sa fille à l'Elysée

Julia entre son père, Bruno, et sa mère, Sophie, qui vient d’être promue officier de la Légion d’honneur, à l’Elysée, le 8 novembre 2016. © DR

Julia, elle, vit toujours avec ses parents en région parisienne. Comme ses aînés – Thomas, 28 ans, expatrié au Mexique, Camille, 27 ans, installée à Genève, et Pierre, 24 ans, qui va intégrer un master de management par le sport –, elle rêve de partir et d’avoir son propre appartement. «On se concentre sur son orientation professionnelle. Après viendra le problème du logement.» Le nouveau défi de sa fille sera un des chantiers de la secrétaire d’Etat.

 

http://www.msn.com/fr-be/actualite/other/sophie-cluzel-secr%C3%A9taire-detat-croisera-sa-fille-%C3%A0-lelys%C3%A9e/ar-BBBvtgv

 

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