Handicap : pré-lancement des « Communautés 360 »
Si la période inédite a permis l’émergence de nombreuses initiatives partenariales pour venir en aide aux personnes en situation de handicap, elle a aussi révélé avec une acuité nouvelle les marges d’efforts à conduire. Le 5 juin 2020, le Secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées a donc acté le lancement de communautés « 360 Covid », en prélude aux « communautés 360 » initialement programmées en 2021 par la Conférence Nationale du Handicap. L’objectif est double : subvenir en temps réel aux besoins des personnes restant isolées et sans accompagnement, tout en confortant les initiatives de coopérations renforcées.
Mieux guider les personnes et leurs aidants vers des solutions de proximité
S’inscrivant dans la stratégie de déconfinement, le système repose sur la mise en place d’un numéro d’appel unique qui doit permettre aux personnes en « grande difficulté » d’être immédiatement orientées vers une solution effective de proximité. Concrètement, le numéro national renvoie vers des collectifs d’entraide locaux, les « communautés 360 », composées d’une pluralité d’acteurs engagés aux côtés des MDPH : les gestionnaires d’établissements et services, les associations, les collectivités, mais aussi les solidarités citoyennes ou tout opérateur de droit commun tels que les hôpitaux et médecins libéraux. Par l’intermédiaire de référents, ces communautés pluridisciplinaires ont pour mission d’identifier les attentes et de faciliter l’accès direct à des aides variées pour les personnes plus fortement fragilisées par le contexte épidémique. En parallèle, une plateforme d’écoutants nationaux est activée comme « filet de sécurité pour les appels ne pouvant être pris en charge par les équipes territoriales », l’objectif étant « d’assurer en toute circonstance écoute et relais aux appelants ».
Dans un avis préalable, le Comité National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) rappelait les besoins d’accompagnements prioritaires devant tenir lieu de boussole dans le suivi post crise : accompagner de nouveau l’accès aux soins, prioriser les dispositifs de répit, de transport et de soutien psychologique. Il insistait notamment sur la situation des « personnes handicapées sans solution d’accompagnement », celles pour lesquelles « la crise a créé des situations de vie critiques ou entrainé une perte d’autonomie ». Il invite également à cibler « les parents qui ont dû reprendre leur activité professionnelle et dont les enfants n’ont pas repris l’école et/ou n’ont pas de mode de garde (…) les enfants handicapés relevant de l’aide sociale à l’enfance, mais aussi les proches aidants affectés par le virus Covid-19 ».