Comment enseigner les mathématiques à de jeunes sourds ? Quelles sont les difficultés liées à leur surdité ? Comment aider les professeurs à comprendre et pallier difficultés de communication et d’apprentissage ? Trois idées essentielles. D’abord, s’ils n’ont aucun déficit cognitif et apprennent comme les autres, les élèves sourds ont des déficits langagiers et culturels qu’il faut combler. Ensuite, insister sur le sens des concepts et utiliser leurs erreurs les aide à progresser : il faut adapter le langage, reformuler, travailler vocabulaire et syntaxe. Enfin, l’effort d’adaptation du professeur et l’attention portée à leurs difficultés servent aussi les élèves entendants, surtout ceux peinant en français. La première partie étudie la surdité en abordant les problèmes de communication des jeunes sourds et les difficultés cognitives afférentes, la langue des signes, la langue parlée complétée, l’enseignement lui-même. S’y trouvent le témoignage d’une enseignante découvrant sa classe de sourds, des méthodes pédagogiques générales, la contribution d’un médiateur linguistique, un entretien avec un étudiant sourd en école d’ingénieur, des données statistiques. La seconde partie relève de la didactique des mathématiques et propose méthodes et pistes de travail : reformulation de ce qui est écrit, travail sur les énoncés (lecture et écriture), élaboration d’un « classeur-outil » pour l’appropriation du vocabulaire, questionnement des élèves, travail sur la démonstration, rôle du visuel, utilisation de logiciels de mathématique, travail à deux. Des comptes rendus d’observation dans des classes, spécialisées ou non, la terminent.