Après avoir assisté à plusieurs conférences sur le sujet et en avoir organisé au sein d’Apeda-France, nous souhaitons vous faire part de notre réflexion qui reflète celle des professionnels et des parents ayant expérimenté certains logiciels avec leurs enfants.
Au risque de vous décevoir, nous voulons insister sur le fait que le logiciel miracle qui va régler tous les problèmes de l’élève dyslexique- dysorthographique n’existe pas :
Un logiciel est seulement une béquille qui va permettre, après un temps d’apprentissage, à contourner certaines difficultés.
1. Evaluation des besoins
Avant de mettre en place ce type d’outil, il est indispensable de faire réaliser par un professionnel, ou une équipe pluridisciplinaire, une évaluation des besoins de compensation individuelle. Ce qui conviendra à un élève très faible en lecture, ne sera pas adapté à celui qui est lecteur mais très dysorthographique. En fonction de l’âge de l’élève, les besoins seront différents. Il n’y a ni réponse toute faite, ni réponse universelle. Ce professionnel est souvent un ergothérapeute, aidé par l’orthophoniste, et/ou le neuropsychologue. Les objectifs seront fixés par le médecin spécialiste qui suit la personne « dys » : neuropédiatre, médecin de rééducation, …en adéquation avec le projet éducatif de la famille.
Les questions qui se posent sont :
ne fois le type d’aide déterminée, il faut résoudre 2 aspects à sa mise en place :
- Le financement de cette aide.
- Permettre à la personne « dys » de s’approprier l’outil, d’apprendre à l’utiliser, selon le contexte dans lequel elle aura à le faire.
- a. Financement de l’aide technologique :
>Dans le cadre de l’Education nationale, le mode de financement varie selon les départements :
- soit les groupes handiscol mettent les outils à disposition des élèves,
- soit les MDPH prennent en charge le financement des outils.
- b. Apprentissage de l’outil
C’est la partie la plus délicate à réaliser, il faut s’armer de courage, ceci vaut pour les parents et pour le jeune ! Apprendre à utiliser un outil en milieu scolaire demande du temps, parfois plusieurs années pour acquérir une bonne frappe du clavier ou utiliser des logiciels complexes. L’accompagnement d’un professionnel est nécessaire pour lui apprendre à utiliser l’outil. La situation est favorable lorsque l’outil est connu du ou des professeurs de l’école, du collège ou du lycée, qu’un temps scolaire est prévu pour apprendre à l’utiliser et que les exercices scolaires sont régulièrement réalisés grâce à cet outil. Cette situation existe rarement, souvent à titre expérimental. L’élève doit parvenir à maîtriser totalement son outil et à assurer son entretien (en effet l’outil doit toujours être en parfait état de marche lors des cours !). Enfin le temps d’apprentissage peut être long et démotiver l’élève.L’apprentissage selon les outils et les compétences disponibles dans l’environnement peut être réalisé avec un ergothérapeute, l’orthophoniste, les formateurs du fournisseur de l’outil, ou tout professionnel de formation qui maîtrise l’outil et connaît les compétences et les besoins de la personne dys.
Pour les problèmes de financement de cet apprentissage, il faut saisir la MDPH si ni l’assurance maladie, ni la structure scolaire, ni le service de soin (SESSAD) ne prennent en charge les interventions du formateur.Photocopieur pour prendre les cours, agrandir les documents…
- c. Les différents outils
Dictaphone pour enregistrer les cours et les réécouter.
Clé USB pour enregistrer les cours, exercices déjà préparés sur ordinateur.
Logiciels : Ils sont nombreux, ils peuvent permettre :Logiciels multifonctions : ils proposent de multiples possibilités parmi celles citées.
- d’apprendre à frapper au clavier,
- de lire des documents (synthèse vocale),
- de dicter des textes (dictée vocale),
- de corriger avec plus ou moins d’efficacité les « fautes » d’orthographe (correcteurs orthographe),
- d’aider à l’écriture de texte (prédiction de mots),
- d’aider à organiser ses idées et à construire un plan,
- de construire des figures géométriques sur ordinateur…
Bien sûr les logiciels les plus sophistiqués et les plus complets sont les plus chers (Certains coûtent plus de 1000 €), il convient donc d’avoir réellement besoin de ce que l’on va acheter et d’être certain de l’utiliser si le coût est élevé. Il faut signaler que certains logiciels peuvent être téléchargés gratuitement sur Internet. Voici quelques références des logiciels les plus diffusés, bien que nous n’ayons à ce jour que peu de retour sur le niveau de satisfaction des utilisateurs et que ces outils n’aient pas fait l’objet d’évaluation comparative en terme de remédiation par rapport aux rééducations classiques. Les parents devront donc rester prudents et se faire conseiller par des professionnels avant de prendre une décision pour leur enfant « dys ».On se référera avec intérêt à la présentation sur le sujet du laboratoire cogniscience : >http://www.cognisciences.com/IMG/Logiciels_compensation_Cognisciences_13_09_2007.pdf
- d. Les logiciels
• La reconnaissance vocale, l’ordinateur écrit sous la dictée. Dragon Naturally Speaking :
- création du fichier utilisateur :il faut créer son profil pour que l’ordinateur apprenne à reconnaître la voix de l’utilisateur et que l’utilisateur apprenne à parler pour être compris de son ordinateur.
- la dictée de texte
- les corrections
- la mise en forme
- la lecture par synthèse vocale
- l’ajout de mots nouveaux
- la sauvegarde et l’entretien du fichier utilisateur
• La synthèse vocale, lecture du texte à voix haute par l’ordinateur. Word Sprint Dyslexie :
- la lecture de textes avec suivi
- mode de lecture : mots, phrases, paragraphes
- la vitesse de lecture
- l’enregistrement en fichier audio
- l’écho oral lors de la frappe
- le dictionnaire d’homophones
- la personnalisation des mots
- la lecture des définitions
- les marqueurs et résumés
- l’enregistrement en fichier audio
• Les correcteurs orthographiques Antidote :semble être le plus utilisé par les dyslexiques<
- correction
- orthographe
- grammaire
- typologie
- dictionnaires
- aide à la rédaction
Pour un descriptif plus complet : http://www.ceciaa.com/dyslexie/AIDES%20ECRIT/ANTIDOTE.htm Cordial, c’est le concurrent du précédent, une étude des besoins individuels de chacun est nécessaire pour faire son choix.• Synthèse vocale+ correcteur orthographique intégréClaroRead
• Prédiction de mots
Penfriend : Pour faciliter et accélérer la frappe• Logiciels multifonctions Kurzweil 3000 V10Lecture par synthèse vocale, écriture grâce à la dictée vocale, aide à l’écrit grâce à la prédiction de mots, dictionnaires Larousse intégré.
Particulièrement bien adapté aux dyslexiques, il est utilisable en langues étrangères : français, anglais, allemand, espagnol.
Plus d’info sur http://www.ceciaa.com/dyslexie/AIDES%20ECRIT/KURZWEIL.htmMédialexie : Correcteur dysorthographie
Pour une information : http://www.medialexie.com/• Logiciels pour fonctions complémentairesOmnipage : convertit grâce au scanner des documents papier en documents numériques, version texte ou PDF, pour permettre la lecture par synthèse vocale, ou la réalisation d’un exercice scolaire grâce à l’ordinateur.Cabrigéomètre : logiciel de géométrie.Géogébra : autre logiciel de géométrie. • Apprentissage de la frappe au clavier Tap’touche : logiciel de dactylographie
Et la version enfant : Tap’touche Garfield
http://boutique.demarque.com/demarque/francais/boutique/visualiser.asp?numero=34 Cette boutique est au Canada, le site est en Français, le logiciel aussi, l’achat du logiciel se fait en Dollards canadiens, il peut être télécharger en ligne ou le CD peut être commandé et envoyé par courrier postal.
Contrairement à ce qui est mentionnée dans le descriptif du concepteur, cette méthode d’apprentissage de la dactylographie nécessite pour un enfant ou un ado de longs mois d’apprentissages avec un ergothérapeute, à raison d’une ou deux séances par semaine. Pour un apprentissage rapide (1 ou 2 mois) un entraînement quotidien d’une heure est nécessaire. Il est rare qu’un jeune dys puisse y consacrer un tel temps ! (il peut faire une demi-heure matin et après-midi et utiliser des vacances pour cet apprentissage ….il y a bien des dys qui font de la musique et pratiquent un instrument …. en y consacrant du temps !)