http://www.circ-ien-colmar-ash.ac-strasbourg.fr/spip.php?article74
La dysphasie est un trouble spécifique du langage oral, entraînant des difficultés sévères d’apprentissage : selon sa forme, ce handicap se manifeste par des difficultés à analyser le langage entendu et à s’exprimer ; la mémoire verbale et les capacités attentionnelles sont fragiles, les capacités intellectuelles sont par contre intactes le plus souvent. Au préalable, le diagnostic de dysphasie ne peut être posé qu’à la suite de bilans, éventuellement auprès d’un centre d’évaluations des troubles des apprentissages : pour notre région au CHU Hautepierre de Strasbourg ou à son antenne à l’hôpital du Hasenrain à Mulhouse. La connaissance précise des difficultés personnelles de chaque enfant est essentielle pour mettre en place les adaptations pédagogiques nécessaires.
Chaque élève ayant des troubles et des possibilités spécifiques, les adaptations proposées ici ne doivent pas être systématiquement mises en place. Il s’agit de répondre aux besoins spécifiques de chaque élève.
1. Les adaptations pédagogiques globales
Réduire la vitesse de parole, articuler correctement et séparer les mots. Faire des pauses.
Répéter, reformuler, éviter les consignes multiples. Limiter la quantité d’informations
Utiliser le langage gestuel, l’image (des pictogrammes), des expressions concrètes
Matérialiser l’organisation temporelles et spatiale, ajouter des aides visuelles, indices, codes couleurs.
Utiliser la mémoire visuelle, tactile, kinesthésique.
Permettre l’apprentissage par imitation.
Rappeler à l’élève qu’il a la possibilité de demander de l’aide sans être jugé.
Mettre un élève tuteur volontaire à côté de lui. Le placer à portée de regard du professeur.
Encourager les réussites et minimiser les échecs. Le sécuriser.
Verbaliser en entretien ses difficultés et ses réussites, pour qu’il adapte ses stratégies d’apprentissage et son mode cognitif en fonction de ses possibilités.
Attention, c’est souvent un élève fatigable, parce que, certaines tâches automatisées chez un autre, lui demanderont à lui encore beaucoup d’énergie (par exemple des efforts démesurés pour construire une phrase simple à dire).
Eventuellement photocopie des cours, pour qu’il puisse se concentrer sur un autre élément du cours.
Redire le mot juste, avec la bonne prononciation sans lui faire remarquer son erreur mais pour qu’il ait entendu le mot juste.
2. L’apprentissage de la lecture
Le plus tôt possible, le langage écrit pouvant servir à l’apprentissage oral.
Faire acquérir un stock lexical à accès automatisé.
Réduire le stock de mots sur une période donnée et utiliser ce stock pour l’analyse du code grapho-phonème.
Encoder, organiser, ranger les mots par graphème.
Travailler par sons contrastés.
Utiliser des polices de caractère simples sans espace entre les lettres (à recommander : comics)
Les méthodes gestuelles comme Borel-Maisony , la méthode des Alpha, ou la lecture labiale peuvent être utiles.
3. Pour faciliter la diction :
ébaucher le mot ou donner le mot ou lui laisser le temps de le trouver, selon la situation.
4. Evaluations et notations
Faire porter la notation sur un seul élément à évaluer.
Allègement de la tâche (suppression dune partie de l’exercice - réponse abrégée - présentation allégée - QCM) ou 1/3 temps supplémentaire.
Eliminer les tâches superflues sans relation avec l’objectif.
Lors des examens nationaux, les aménagements sont demandés auprès du médecin scolaire.
5. Pour faciliter la mémorisation :
Fournir des aide-mémoire en français notamment : schéma, tableau, carnet de mots…
Plan des cours avec éléments essentiels à retenir mis en évidence, ce qui facilitera la compréhension des écrits.
Textes et exercices clairs , aérés, bien organisés.
6. Pour compenser les difficultés liées à la lecture :
Lire les consignes, les énoncés, les textes à haute voix.
Proposer des écritures non manuscrites, avec une police simple.
Eviter de le faire lire à haute voix, sauf s’il est volontaire.
Penser à structurer les notes mises au tableau.
Lui donner les textes avant pour qu’il puisse les préparer à la maison.
Ajouter un lexique.
7. Apprentissage d’une langue étrangère :
Permettre l’utilisation d’un magnétophone pour permettre une meilleure assimilation de la prononciation.
Possibilité de dispense d’une des 2 langues étrangères.
La rééducation orthophonique est indispensable ; elle peut être complétée par une prise en charge en psychomotricité, en ergothérapie… dans le cadre libéral ou en SESSAD (dans le Haut-Rhin, à l’Institut pour Déficients Sensoriels Le Phare à Illzach). La collaboration entre les différents professionnels est indispensable pour l’élève, chacun apportant à l’autre ses observations et sa compréhension des difficultés et des possibilités. Il s’agit également de prendre en compte pour les devoirs à la maison, les temps de rééducation afin de ne pas surcharger les soirées, après une journée souvent éreintante.