http://www.circ-ien-colmar-ash.ac-strasbourg.fr/spip.php?article75
La dyslexie est une difficulté durable d’apprentissage de la lecture chez des enfants intelligents et indemnes de troubles sensoriels. Le diagnostic ne sera posé qu’à la suite de bilans orthophoniques, médicaux et psychologiques. Il peut être confirmé par un centre d’évaluation des troubles des apprentissages : il en existe un au CHU Hautepierre de Strasbourg (service de pédiatrie du Dr Anne De Saint Martin), avec une antenne à l’hôpital du Hasenrain à Mulhouse. Il est important que l’élève soit dépisté précocement afin de mettre en place une rééducation appropriée : orthophonie, psychomotricité, aide psychologique, aide pédagogique, SESSAD. Un enfant dyslexique peut souffrir de troubles associés : trouble du langage oral, dysorthographie, dysgraphie, mémoire défaillante, trouble de l’attention, troubles de la personnalité.
Chaque élève ayant des troubles et des possibilités spécifiques, les adaptations proposées ici ne doivent pas être systématiquement mises en place. Il s’agit de répondre aux besoins spécifiques de chaque élève.
1. Les adaptations pédagogiques globales
Evaluer au mieux les capacités d’attention, de mémorisation, de compréhension.
Répéter, reformuler, éviter les consignes multiples. Limiter la quantité d’informations.
Permettre l’apprentissage par imitation.
Rappeler à l’élève qu’il a la possibilité de demander de l’aide sans être jugé.
Mettre un élève tuteur volontaire à côté de lui. Le placer à portée de regard du professeur.
Encourager les réussites et minimiser les échecs. Le sécuriser.
Verbaliser, en entretien individuel, ses difficultés et ses réussites, pour qu’il adapte ses stratégies d’apprentissage et son mode cognitif en fonction de ses possibilités.
Attention, c’est souvent un élève fatigable, parce que, certaines tâches automatisées chez un autre, lui demanderont à lui encore beaucoup d’énergie (par exemple des efforts démesurés pour construire une phrase simple à dire).
Aide spécifique dans l’organisation de son matériel, attention aux feuilles à ranger dans un classeur ; préférer les cahiers.
Lui expliquer et justifier les adaptations pédagogiques, éventuellement aussi à la classe.
Lors des examens nationaux, les aménagements sont demandés auprès du médecin scolaire.
2. Pour compenser les difficultés liées à la lecture :
Les méthodes gestuelles comme Borel-Maisonny ou visuelles comme les Alpha, peuvent être utiles, le repérage des sons par des couleurs égalment.
Permettre l’utilisation d’un guide ligne.
Isoler les exercices à faire, en découpant chaque exercice.
Lire les consignes, les énoncés, les textes à haute voix avant l’exercice.
Proposer des écritures non manuscrites, avec une police simple, style comics dans laquelle les "a" ont la même forme en numérique qu’en manuscrit.
Eviter de le faire lire à haute voix, sauf s’il est volontaire.
Penser à structurer les notes mises au tableau.
Lui donner les textes avant pour qu’il puisse les préparer à la maison.
Ajouter un lexique.
3. Pour compenser les difficultés liées à l’écriture.
Dans les exercices de copie indispensables, mettre un guide ligne.
Attention à ce qui est copié depuis le tableau, l’exercice est très périlleux. Aérer ce qui est proposé, mettre des repères de couleur.
Photocopie des cours, si la copie est « énergivore ». Son écriture n’est souvent pas automatisée et l’effort consenti pour former les lettres ne permet pas de se focaliser sur une autre compétence : mémoriser la leçon, faire attention à l’orthographe…
Proposer des exercices à trous, avec choix multiples, pour les dictées par exemple, mais aussi pour d’autres contrôle.
Utilisation de l’outil informatique pour éviter le problème de la graphie (en accord avec un ergothérapeute si possible) ; possibilité de logiciels prédictifs (l’élève tape le début du mot et l’ordinateur lui en propose plusieurs) ou de logiciel à reconnaissance vocale pour l’expression écrite ou la prise de notes.
Donner les exercices sous forme numérique ; travailler avec des clés USB pour faciliter le transfert d’un ordinateur à l’autre.
Vérifier ce qu’il a noté dans son cahier de texte ou lui noter les devoirs, en fin de journée la tache est ardue pour lui.
4. Pour faciliter la mémorisation :
Fournir des aide-mémoire en français notamment : schéma, tableau, carnet de mots… ne surcharger pas la leçon avec les exceptions.
Plan des cours avec éléments essentiels à retenir mis en évidence, ce qui facilitera la compréhension des écrits.
Textes et exercices clairs, aérés, bien organisés.
5. Evaluations et notations
Faire porter la notation sur un seul élément à évaluer.
Allègement de la tâche (suppression dune partie de l’exercice - réponse abrégée - présentation allégée – QCM – exercices à trous plutôt que de recopier la phrase entière) ou 1/3 temps supplémentaire.
Eliminer les tâches superflues sans relation avec l’objectif. Ne pas noter l’orthographe ou la présentation.
Privilégier l’évaluation orale quand c’est possible ou la dictée à un tiers.
6. Apprentissage d’une langue étrangère :
Permettre l’utilisation d’un magnétophone pour permettre une meilleure assimilation.
Choix de la langue en fonction du projet de l’élève. Préférer un système phonographique simple.
Possibilité de dispense d’une des 2 langues étrangères.
La collaboration entre les différents professionnels et la famille est indispensable pour l’élève, chacun apportant à l’autre ses observations et sa compréhension des difficultés et des possibilités. Il s’agit également de prendre en compte pour les devoirs à la maison, les temps de rééducation afin de ne pas surcharger les soirées, après une journée souvent éreintante.