ET COMMENT COMMUNIQUER ?
MIEUX COMPRENDRE
"Etre sourd" ne signifie pas" ne rien entendre"...
La surdité totale est très rare : des personnes sourdes ont généralement des restes auditifs plus ou moins importants, souvent localisés dans les fréquences graves.
Entendre ne signifie pas comprendre : des personnes sourdes peuvent réagir à la parole et ne pas comprendre le message. La surdité entraîne une altération quantitative mais aussi qualitative du son, d'où le problème de compréhension.
Un sourd portant des appareils auditifs n'entend pas comme un entendant !
Les prothèses auditives ne permettent pas une audition normale : elles amplifient autant les sons parasites (bruits de la rue par exemple) que la voix de l'interlocuteur.
Une ambiance bruyante peut être difficile à supporter pour une personne appareillée.
Plus la surdité est profonde, moins l'apport de la prothèse est efficace pour la compréhension de la parole.
En aucun cas, on ne peut comparer l'effet correcteur de lunettes avec l'effet amplificateur des prothèses auditives.
La lecture labiale ne remplace pas l'audition
La lecture labiale ne restitue pas l'intégralité des messages : 30-35% maximum de l’information est captée.
Certains sons sont invisibles sur les lèvres (comme R) et d'autres sont identiques (comme B et P, V et F). Par exemple "deux mains" et "demain", "il mange des frites" et "il marche très vite" sont des sosies labiaux.
La lecture labiale est moins aisée quand l'interlocuteur est barbu, quand il présente une paralysie faciale ou qu'il a un accent prononcé.
Degré de surdité et difficulté de communication
Le degré de surdité (profond, sévère, moyen, léger) ne permet pas de préjuger des difficultés de communication de la personne. Chacun a plus ou moins de dispositions naturelles pour apprendre à lire sur les lèvres, indépendamment du degré de surdité.
De même, les personnes sourdes n'ont pas (ou pas eu) les mêmes facilités à apprendre le langage parlé, et n'ont pas une élocution directement dépendante de leur degré de surdité.
Ne pas oublier que la surdité est un handicap invisible. Les entendants ont la tendance à l'oublier si la personne sourde parle bien. Le niveau de langage ne correspond pas toujours au degré de compréhension.
Une personne sur douze est confrontée à une limitation de sa capacité auditive.
Comment communiquer avec les personnes sourdes ou malentendantes lorsqu'on entend bien soimême?
Il est primordial d'élucider la question car la surdité gêne également les interlocuteurs de la personne atteinte. Souvent on évite tout contact avec les malentendants simplement parce qu'on ne sait pas comment se comporter en leur présence.
La lecture labiale (action de lire sur les lèvres) est le moyen d'aide à la communication des personnes sourdes ou malentendantes.
Quelques règles à respecter
- Faire en sorte d'être lisible
- Votre interlocuteur doit toujours bien voir votre visage. Les malentendants tirent de précieuses informations de vos expressions et des mouvements de vos lèvres.
- Votre visage doit être en pleine lumière. Éviter les contre jour. Allumer l'éclairage si nécessaire.
- Vos lèvres doivent être bien visibles. Ne pas avoir quoi que ce soit à la bouche, cigarette, pipe, crayon. Des moustaches épaisses peuvent la masquer la communication labiale.
- Parler naturellement et clairement
- Parler particulièrement fort en présence d'une personne sourde ou malentendante part sans doute d'une bonne intention, mais c'est une erreur et, de plus, c'est désagréable pour le porteur d'une prothèse auditive.
- L'attitude correcte en revanche est de parler clairement et sans hâte. Si un mot n'est pas compris répéter-le de la même manière, employer des synonymes peut être blessant, voire déroutant. L'émission de mots, phrases... est propre à chaque personne. Une personne sourde ou malentendante vous comprendra mieux au cours de conversations à venir.
- Chercher à se rapprocher
- Se tenir à proximité de la personne sourde ou malentendante qu'elle soit porteuse d'un appareil auditif ou pas.
- Attirer l'attention
- En attirant l'attention de votre partenaire avant de lui parler vous lui donnez à temps l'occasion de se concentrer spécialement sur vos paroles.
- Créer les conditions d'une bonne écoute
- Faire attention au milieu ambiant. Éviter de mener une conversation d'une pièce à une autre ou avec des bruits de fond intenses, comme le fonctionnement d'un aspirateur ou d'une machine à laver, de la musique, etc.
- Respecter les limites
- Même une ouïe corrigée a ses limites.
- Donc n'essayez pas de tester les limites de l'appareil auditif dans des situations acoustiquement difficiles. Votre interlocuteur malentendant doit s'habituer pas à pas à l'audition appareillée.
- Être compréhensif
- Soyez un interlocuteur compréhensif et attentif. La faculté de concentration de votre interlocuteur peut s'épuiser rapidement pendant la phase d'apprentissage. Entendre et comprendre nécessitent beaucoup d'énergie. Par conséquent ne forcez jamais une conversation.
- Faites preuve de patience
- Si votre interlocuteur vient d'être appareillé, notez les progrès dans son audition et sa compréhension.
- Dans la phase d'acclimatation à l'appareil auditif aidez-le et encouragez-le. Chaque personne a son propre rythme d'expérience et d'apprentissage qu'il s'agit de respecter. Sachez écouter.
Ce texte fait de nombreux emprunts à la brochure "5" de PHONAK hearing systems