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Assemblée Générale 2015

Edito46

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Lettre N°46

L46

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Cette lettre sera largement consacrée à nos échanges lors de notre Assemblée Générale du 20 mai dernier auxquels vous avez encore une fois et ce depuis 15 ans répondu présents massivement. La diversité du public nous montre bien que le parcours des jeunes handicapés est non seulement l’affaire de l’École mais bien celle de toutes les composantes de la société. Car au-delà d’une école inclusive, c’est bien d’une société inclusive dont nous avons tous besoin. Composantes que sont les collectivités territoriales et je remercie Madame Nathalie Léandri, Vice-présidente du Conseil Départemental qui démarre sa nouvelle délégation aux Affaires scolaires pour sa présence aux côtés de SAIS92 et les familles, réaffirmant bien l’implication historique du Département aux côtés des jeunes collégiens handicapés.

Mais aussi  les Mairies, également partenaires historiques de SAIS92. Je salue aussi la présence de Madame Virginie Lanlo, en charge du Réseau Éducation à l’Association des Maires des Hauts-de-Seine et maire adjointe à l’Éducation à Meudon avec qui nous bâtissons l’Observatoire du handicap pour fluidifier le parcours des enfants et jeunes handicapés dans leur vie de citoyen de leur commune et qui participe activement à notre Réseau Loisirs Handicap 92 créé il y a 10 ans en partenariat avec la DDCS92.
Pour revenir au thème de notre table ronde École Inclusive mode d’emploi, nous avons donc sollicité le Directeur académique, Monsieur Philippe Wuillamier et les acteurs de terrain qui travaillent quotidiennement à la réalisation des parcours des  jeunes porteurs de handicap. Nous tenons à souligner la dynamique partenariale, qui depuis 15 ans, anime les relations sur notre département entre associations de familles et la maison Éducation Nationale, la présence régulière de l’Inspecteur  Académique en est la preuve réelle.

La mise en perspective des parcours des collégiens et lycéens a permis de dégager les bonnes  pratiques pour une école inclusive grâce à l’implication des chefs d’établissements et des coordinateurs des dispositifs ULIS. Des pistes et des leviers pour améliorer et fluidifier les parcours ont été évoqués, le but étant de pouvoir faire monter en qualification tous ces jeunes en vue de leur insertion professionnelle.
Encore et toujours beaucoup d’inégalités de réussites, c’est pour cela que ces échanges sont indispensables pour montrer et démontrer que non seulement c’est possible mais que surtout c’est souhaité par les jeunes eux-mêmes.

En cette fin d’année scolaire, je souhaite aux enfants et aux jeunes de belles réussites pour les différents examens de fin d’année et vous donne rendez-vous pour la  rentrée de septembre 2015 encore et toujours plus motivés.

Sophie Cluzel

L’association SAIS 92 fête ses 15 ans d’existence et les 10 ans de la loi du 11 février 2005

Quelles sont les avancées et les attentes ? Comment mettre en place les conditions de scolarité pour un parcours  réussi des jeunes en situation de handicap ? Où en sommes-nous avec l’école inclusive avec ce nouveau concept ?

SAIS 92 fête ses 15 ans.

photo1L’objectif des familles et des associations était au début de favoriser le parcours scolaire, puis de l’élargir à la vie sociale et maintenant à l’insertion dans la vie professionnelle. Les grandes missions de SAIS 92 sont de fédérer les associations, de parler d’une voie unie, de centraliser les informations. SAIS 92 guide et aide 350 familles dans le collège de familles, défend les intérêts des enfants dans les commissions et participe à la formation des AVS, des référents de mairie et de loisirs.
Les représentants de SAIS 92,
12 administrateurs tous bénévoles, avant tout parents d’enfants handicapés ou handicapés eux-mêmes sont toujours aussi impliqués et tous présents.

 
Un collège de 350 familles et 12 associations qui représentent tous les types de handicap :

  • AAD France, Dysphasie : Martine Rousseau
  • ADAPEI, Handicap mental : Yves Tannou
  • AFM-TÉLÉTHON, lutte contre la myopathie
  • APEDA France, Dyslexie : Catherine Butikofer
  • APF 92, Handicap moteur : Patrick Leriche
  • Association Notre Dame à Neuilly, Institut d’Éducation motrice - SESSAD Michel Artuis, handicap moteur : Laure Biso
  • AUTISTES SANS FRONTIERES 92 : Hélène Frisch
  • DFD Association française des DYS, Claude-Marie GEORGE
  • DFM Dyspraxique Mais Fantastique : Agnès Mallet Loyant
  • ENVOLUDIA, Infirmité motrice cérébrale : Jean Jacques Turkawka
  • GRANDIR à L’ECOLE ET EN SOCIÉTÉ Trisomie 21 : Nathalie Gerrier
  • SH 92 Handicap mental : Patricia Pierotti
  • Collège des familles : Maria Garcia

Nous avons été accueillis par Madame Touati, Principale du Collège Landowski à Boulogne-Billancourt qui nous a largement ouvert ses portes et que nous remercions vivement.


 

Intervention de  Monsieur Philippe Wuillamier, Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale

Comment définir le concept de l’école Inclusive
photo2La question du droit à l’école est une question qui n’est jamais réglée, mais aujourd’hui elle est très inscrite dans les collèges et les lycées. La mise en œuvre d’une école inclusive est d’actualité. On a parlé de développer le potentiel de chaque élève, de chaque individu dans une logique et d’accueil et d’adaptation (UNESCO) et d’en finir avec les discriminations quelles qu’elles soient.
L’accueil n’est pas la même chose que l’adaptation. Ce ne sont pas les structures pédagogiques qui vont rendre l’école inclusive, ce sont les leviers qui sont importants et ils sont intéressants s’ils sont au service d’un parcours.

Il faut susciter et favoriser une réflexion d’abord éthique, quelles sont les valeurs qui font que l’action pédagogique puisse aboutir à l’école inclusive et accompagner les établissements scolaires (collèges, lycées) à définir une politique de l’école inclusive et définir comment l’ensemble de la communauté s’organise autour de cela.  
Il n’y a pas de réponse unique, il faut construire des parcours souples, c’est vrai pour le parcours scolaire, c’est vrai pour l’entrée dans la vie professionnelle, l’Éducation Nationale n’est pas le monde le plus souple dans notre pays.
Construire cette logique de l’adaptation réelle au parcours de l’enfant et de l’élève ne va pas se faire comme cela. Notre chance est que la question du partenariat dans le 92 va au-delà des déclarations de principe, on travaille de façon très régulière et on arrive à dépasser les contraintes de chacun.

L’école inclusive pourrait être une école qui permettrait à chaque enfant de faire partie d’un tout et d’exister tout seul.

Les pistes de travail évoquées par Mr Wuillamier
La formation : on n’avance pas aussi vite que l’on souhaite, rien n’est jamais acquis. Le 1er degré prend la charge de l’école inclusive mais le travail de sensibilisation est plus difficile pour les enseignants du second degré du collège et encore plus pour les enseignants du lycée qui découvrent cette nouvelle mission.
Il faudra les accompagner pour qu’ils comprennent la démarche. Il va falloir trouver le moyen d’être le plus efficace dans le domaine de la formation.
Un des leviers majeurs de la réussite est la formation commune avec le monde de l’Éducation nationale et le monde de l’éducation spécialisée.

 
Comment travailler ensemble ?
SAIS92 : Il faudrait une formation conjointe en binôme avec les professeurs, les éducateurs et les rééducateurs spécialisés qui ont une connaissance assez fine du besoin des enfants. Il est nécessaire de travailler sur la souplesse des parcours et sur la géographie des établissements pour accueillir un SESSAD, un SEFIS, etc…

On est autonome parce qu’on est bien accompagné par des professionnels formés et si possible ensemble, c’est toute la difficulté de la formation des équipes enseignantes, de l’équipe pédagogique et de l’équipe de direction.

Focus : 45 personnes vont partir en formation en alternance l’année prochaine pour essayer de couvrir les besoins du personnel et des enfants du 1er degré.
C’est dans les formations D troubles des fonctions cognitives et troubles autistiques que nous envoyons le plus d’enseignants en formation car c’est là que nous en avons le plus de besoin.
Trois personnes partiront se former pour devenir psychologues scolaires, nous avons une très bonne couverture sur ce type de poste.
Tous les postes de psychologues scolaires sont occupés par des personnes qui ont une formation. Un seul directeur partira en formation cette année pour obtenir le DDEAS (diplôme de directeur spécialisé).

Concernant les AVS, est prise en charge la formation des personnels de ceux qui sont sous contrats d’assistants d’éducation. Pour ceux qui sont en contrat aidé, ils sont formés au niveau académique.
SAIS92 participe comme partenaire historique de l’Education Nationale (rappelons que nous étions jusqu’en 2003 employeur des AVS et que c’est le militantisme des parents qui a créé cette fonction).
Les parents viennent expliquer aux AVS quels sont les besoins et les attentes des enfants et des familles.
La formation sera de 120 heures pour les AVS dans l’avenir, actuellement 60 heures de formation.
Il est important que des formations communes se mettent en place car les enfants handicapés ont droit au même professionnalisme que les autres enfants.

Le numérique : c’est un outil qui permet de faire bouger les lignes en termes de pratique pédagogique en particulier au collège et au lycée. C’est un moyen de travailler autour de la question de l’école inclusive.  
Des expériences ont montré qu’il faut mettre la pédagogie en lien avec l’appropriation du numérique, avec une autonomie pour se développer en classe ordinaire pour peu que l’équipe enseignante ait bien coordonné toutes ses actions.

La tablette permet de bien banaliser l’accès aux apprentissages sans stigmatiser. Cela pourrait faciliter pour beaucoup d’élèves handicapés l’accès aux apprentissages et on a l’intention d’avancer très vite sur cette question. C’est bien en amont qu’il faut s’approprier les outils.

Télécharger le dossier : école inclusive en pdf


 

photo3État des lieux au sein des établissements scolaires du 92


par Madame Chantal Zelmati, Inspectrice ASH, Adaptation et Scolarisation des élèves Handicapés, Situations et parcours des jeunes

 

diaporama1Nous tenons à remercier Madame Zelmati pour sa présentation très complète en termes de panorama et perspective Diaporama complet.

Selon la tradition, depuis plus de
10 ans, la rencontre avec  les familles est un temps fort d’échanges et point d’étape. Les chiffres que nous allons interpréter sont issus de l’enquête anonyme extrêmement précise avec des informations récoltées par la DGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire).

Nous, ce qui nous intéresse, c’est l’expression des troubles face aux enseignements et à la vie sociale. La vie médicale n’est pas censée être connue par les enseignements référents, donc la précision du type de trouble est plus ou moins connue. La promulgation de la loi il y a 10 ans a imposé la participation à la citoyenneté des personnes handicapées. Les valeurs évoquées par Monsieur Wuillamier sont au cœur
de notre action.

Entre 2007 et 2014 : nous sommes passés de 2776 élèves PPS  à 4133 élèves PPS, nous avons fait un bond de 33 %, qui commence à se stabiliser avec une variation de 100 élèves en plus entre l’année dernière et cette année.

On enregistre une belle progression sur sept années des élèves avec PPS :

  • 1832 élèves scolarisés en classe dite ordinaire avec PPS aujourd’hui.
  • 1244 élèves en classe ordinaire avec PPS au collège et au lycée aujourd’hui. 604 élèves aujourd’hui, en CLIS (Classe d’Inclusion Scolaire) dans le 1er degré avec une évolution moins impressionnante que dans d’autres domaines car des dispositifs existaient déjà pour scolariser ces élèves.  
  • 454 élèves aujourd’hui sur les ULIS TFM et ULIS TFC collèges et lycées sur 247 élèves en 2007 en EPI. 1,45 % de la population des élèves scolarisés ont un PPS (projet personnalisé de scolarisation) au premier degré. Environ 1,29 % de la population des élèves scolarisés dans le second degré sont des élèves avec PPS.

Les dispositifs CLIS/ ULIS dans le second degré montrent une belle avancée en termes d’élèves accueillis.

Le premier degré a beaucoup plus de travail à faire en termes de transformation des classes CLIS  en dispositifs CLIS car elles sont issues
des classes de perfectionnement.

Il faut maintenant changer d’angle de vue et réfléchir à comment accueillir les enfants PPS dans les classes élémentaires. Le second degré est rentré directement dans le dispositif ULIS, les élèves sont inscrits d’emblée dans leur classe d’âge.

On recense 600 écoles, avec un maillage de 60 CLIS sur le secteur public avec une répartition très large, 1 CLIS pour 10 écoles.

Les ULIS sont moins nombreuses mais avec une proportion d’élèves moins importante avec une diversité plus grande.

C’est une diversité qui n’est pas encore satisfaisante car les élèves d’ULIS doivent profiter davantage de possibilités en fonction de leurs goûts et de leurs aptitudes. Il faut penser à des parcours plus personnalisés.

 
Intervention de Sophie Cluzel : Il y a très grosse demande au niveau du maillage ULIS pour APR (Agents Polyvalents Restauration) et ATMFC (Assistant Technique en Milieu Familial et Collectif) et pour beaucoup de jeunes. Les orientations se font encore parfois en CAP par défaut.

  • Troubles intellectuels et cognitifs : 1er degré : 28 % et pour le 2nd degré à 18 %.
  • Troubles du psychisme : 24 % pour le 1er degré et  14 % pour le 2nd degré
  • Troubles des apprentissages (langage/parole) : 14 %  pour le 1er degré, maintenus voir dépassés dans le 2nd degré.
  • Ce qui change la répartition dans le département c’est l’impact des troubles moteurs avec 28 % sur le second degré. C’est la même proportion pour les troubles sensitifs.  

Il est intéressant de voir qu’en termes d’accompagnement entre mars 2014 à mars 2015, nous sommes toujours en progression pour passer de 1630 élèves à 1688 élèves accompagnés par une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap)  sachant que les aides individuelles ont tendance à diminuer et les aides mutualisées à augmenter.

Des nouveaux outils pour affiner le projet : voir graphique et dossier école inclusive et schéma FFDYS
Il existe 4 leviers pour mieux accompagner les élèves :

  • PPRE, Programme Personnalisé de Réussite Éducative : objectifs à atteindre qui seront mesurés voire reconduits pour pallier des difficultés ponctuelles grâce à un projet élaboré autour du chef d’établissement,
  • PAI, Projet d’Accueil Individualisé : exclusivement pour les enfants malades porteurs de maladies,
  • PAP, Plan d’Accompagnement Personnalisé : une réponse au sein de l’école sous la signature du  médecin scolaire
  • PPS, Projet Personnalisé de Scolarisation : pour les enfants en situation de handicap, une compensation qui passe par la MDPH

Il y aura à la rentrée prochaine une campagne d’information en direction des usagers et des enseignants pour que très vite tout le monde s’empare
du PAP.

2015 04 PAP schema V3Concernant le champ du spectre autistique : il y a différentes structures très spécialisées dont l’IME de Boulogne qui vient d’ouvrir ses portes, le centre Teddy Bear, des expérimentations à Sèvres avec l’hôpital de jour les Lierres, les Unités d’enseignements externalisé de l’établissement médico-social APEDIA sont au nombre de 8 avec une ouverture pour les post-collèges à la rentrée.
L’école toute seule a besoin d’aide et besoin de travailler avec des partenaires du soin. Une enquête creusée montre que les garçons sont représentés à 88 % et les filles sont à 12 % sur ce trouble.

Une démarche d’évaluation et de concertation territoriale lancée par l’Agence régionale de santé est en cours dans le département, c’est un grand chantier pour répondre le plus précisément aux besoins de la population pour les enfants autistes.


photo7

 

Tables rondes

 photo8

1ère thématique : la posture du collégien, les attendus

Intervention de Madame Régine Chiron, Principale adjointe du Collège Gounod à Saint-Cloud et de  Madame Barbara Lefebvre coordinatrice de l’ULIS.

Le Collège Gounod accueille 410 élèves avec très peu de catégories socioprofessionnelles défavorisées.  Avec 29 enseignants, 27 sont concernés par des élèves en inclusion de la 6ème à la 3ème, 9 élèves accueillis dans le collège avec un suivi ESS. 8 élèves qui ont des PPS avec un parcours particulier sont recensés à la MDPH. Nous avons créé une ULIS en septembre 2010.
En tant que coordonnateur de l’ULIS, je suis professeur d’histoire géographie et j’ai eu ma certification après avoir fait un projet de reconversion pour devenir Enseignante Coordonnatrice d’ULIS. J’ai intégré ce poste à la rentrée et je m’occupe de 9 élèves entre 12 ans et 16 ans. 3 élèves sont partantes cette année et quittent le dispositif, 1 élève entrant cette année. 4 places sont par conséquent complètes.
Le profil des élèves avec handicap : identification des troubles et comment ces troubles impactent les apprentissages ? Les neurosciences cognitives ont beaucoup de choses à nous apprendre. Il faut travailler sur l’histoire de ces élèves et de leurs besoins spécifiques,

Levier : l’enseignant  référent qui est la cheville ouvrière de l’élève est là pour ça. C’est une perte de temps de devoir réévaluer sans cesse les élèves. Il y a eu des méthodes d’adaptation qui ont bien fonctionné dans le passé. C’est très compliqué quand on passe d’un degré à un autre. Il faut travailler sur la transmission des besoins et des adaptations, des besoins qui ont toujours existé. Il faut être dans la trace écrite des besoins, car c’est fastidieux pour les parents de toujours tout réexpliquer.

La personne ressource, la prise en charge des élèves avec handicap : qui dit ULIS dit un professeur coordonnateur. Le coordonnateur est l’interlocuteur privilégié pour les adaptations. Il est très important pour les professeurs qui vont devoir intégrer dans leur classe un élève avec troubles, de savoir de quoi il souffre, et ce qu’ils doivent faire pour adapter leurs cours. Les professeurs ne sont pas forcément formés à tout et ils savent bien le dire. Le rôle du professeur coordonnateur ULIS est là très important et il doit avoir des informations à fournir aux professeurs.

La formation est donc indispensable et un minimum d’informations sur les troubles de l’élève doit être disponible.

L’inclusion des élèves fait partie du projet d’établissement.
Le Projet pédagogique ULIS : il est important pour les parents et mes collègues, il s’agit de faire vivre l’école inclusive.

 
Il résulte que le nouveau concept de l’école inclusive recouvre des situations extrêmement complexes et diverses selon les établissements et les ULIS quant au suivi pédagogique des enfants handicapés, les troubles dont ils souffrent, l’organisation des emplois du temps, la formation des intervenants. On est dans le monde de la complexité et cela recouvre des réalités extrêmement diverses.

C’est au personnel de direction de faire en sorte que tout se passe bien. Il est important d’avoir une communication régulière avec le professeur coordonnateur et d’être présent en salle. Il est important d’augmenter le nombre d’enseignants coordonnateurs d’ULIS qui viennent eux-mêmes du secondaire. Les PEE sont compétents. Il faut accentuer les efforts et motiver les professeurs du secondaire. Beaucoup de collègues concernés par l’inclusion et les élèves en situation de handicap ne s’adaptent pas. Il faut avoir un même niveau d’exigence pour tous les élèves et ne pas niveler vers le bas. L’école républicaine préconise un même niveau d’exigence pour tous les élèves. Les textes disent bien que l’élève doit être avec sa classe de référence et c’est important pour sa construction

Les mots clés sont : Individualisation, autonomie, prévisibilité et adaptation des enseignements, faisabilité et valorisation de ces élèves pour que leur présence au collège soit vraiment porteuse de sens et d’avenir. Je n’ai pas fait cette année une pré-rentrée ULIS, les élèves ont fait une vraie rentrée. Il faut faire vivre l’école inclusive. Le tissage est très lent, le soutien de l’équipe administrative et de la Direction qui considèrent que c’est un dispositif qui accompagne une classe est fondamental. Il reste à faire tout un travail au niveau des collègues sur le long terme qui est essentiel pour faire vivre véritablement l’école inclusive.
La collaboration avec les familles est indispensable pour pouvoir travailler l’orientation. L’orientation des élèves d’ULIS relève de la même préoccupation que celle de tous les 3èmes et à ce titre, le travail avec les parents est primordial mais parfois ce sont des dossiers particuliers car il peut y avoir un décalage considérable entre ce que veut faire l’élève et ce qu’il peut réellement faire et qu’il faut expliquer cela aux parents. On a parfois beaucoup de mal à communiquer avec la famille pour faire évoluer le projet du jeune. Mais je dirais que c’est valable avec toutes les familles. Il faut un principe de réalité indispensable au collège.


photo92ème thématique : l’élaboration du projet d’orientation et de formation

Intervention de Madame Marianne Girou, Proviseure du Lycée Théodore Monod à Antony et Madame De Saintilan, Coordonnatrice de l’ULIS PRO.  

La genèse de l’ULIS PRO à Antony.
Certes on fait tous le même travail mais chaque ULIS a une coloration particulière. L’ULIS pro créée à la rentrée 2014 est l’aboutissement logique des dossiers que nous avons montés pour l’obtenir et qui mettaient en avant les atouts dont disposait notre lycée pour ouvrir une Ulis Pro. Tout d’abord, une certaine culture du handicap dans l’établissement puisque depuis plus de 12 ans, nous accueillons dans la voie sanitaire et sociale aujourd’hui ASSP, puis en cuisine, des jeunes sourds de l’IJS de Bourg la Reine. Cela veut dire que quasiment toutes les équipes sont habituées à travailler et à recevoir dans leurs cours des professionnels extérieurs qui aident ces élèves et à prévoir pour eux des cours adaptés. Par ailleurs, nous recevions sur nos plateaux techniques et sans moyens particuliers, des élèves de l’Ulis Pro Le Florian de Sceaux, ce qui renforçait cette expérience du handicap. De plus, une de nos enseignantes a passé le 2CASH.

Au lycée Théodore Monod à Antony et ULIS Pro, chaque année le nombre de PAI et les élèves porteurs de PPS reste important, entre 6 et 8% de nos élèves en ont un. Les équipes ont donc l’habitude d’adapter leur enseignement aux besoins particuliers de ces élèves et les autres élèves acceptent ces particularités sans revendication, ni sentiment d’injustice et au contraire les rendent plus tolérants à l’égard de la différence. Les vocations du Lycée Pro en CAP sont l’insertion professionnelle et la poursuite d’études vers les MC, FC, 1ère bac Pro quand il y a des places ouvertes, grâce à une formation qui allie cours, travaux pratiques et stages en entreprises. Cela requiert adaptabilité et capacités.

C’est dire que nous avons un public fragile dans son ensemble et que le besoin d’accompagnement le plus individualisé possible est quasi général en CAP. La création de l’Ulis pro avec sa spécificité de permettre une fluidité des parcours en cas de besoin, est donc la conséquence d’une histoire d’établissement. Son implantation a été extrêmement bien accueillie par tous les enseignants et a généré une dynamique et une cohésion parmi les équipes de CAP.

Il est à noter aussi l’importance de la localisation stratégique de cette salle ULIS Pro (et du bureau attenant) – située au rez-de-chaussée, à côté de l’entrée des élèves, du bureau des assistants d’éducation et de la salle de permanence, entre les 2 bureaux des CPC, en face du CDI, tout près du bureau de l’infirmière, de l’Assistante Sociale (AS) et de la conseillère d’orientation Psychologique (COP), non loin de la salle des professeurs – facilite le travail en équipe en réseau. Une vraie immersion favorisant et l’inclusion et l’attention nécessaire pour ce public.

Particularités du lycée professionnel : il n’est pas possible de rattraper des Travaux pratiques non effectués par les élèves car les plateaux techniques ne sont pas disponibles. En réalisant les TP, le jeune est souvent valorisé, prend confiance en lui, se “réconcilie” avec l’école. Ces activités pratiques donnent du sens à son travail, il est plus facile ensuite d’acquérir des connaissances théoriques et enfin d’approfondir les apprentissages dans les matières générales.

 
Pour ces raisons, il est indispensable que nos élèves soient le plus possible en inclusion, puis en soutien quand cela est nécessaire (à la demande du jeune, des enseignants, des parents…). Ces élèves de CAP sont particulièrement fragiles et demandent beaucoup d’attention de notre part. Les différentes propositions et leurs mises en œuvre vont nous aider à mieux accueillir nos élèves en situation de handicap, mais aussi les autres élèves de CAP. Sont nécessaires l’individualisation du parcours de l’élève, le travail en équipe pluridisciplinaire, la pédagogie différenciée.  

Les élèves qui intègrent les classes de CAP en ULIS Pro doivent au minimum accepter les trajets et les horaires conséquents :

  • Avoir une certaine résistance physique,
  • Accepter de porter la tenue professionnelle adaptée à la section,
  • Accepter de réaliser certaines tâches, comme se laver les mains, ne pas contester certains protocoles,
  • Pouvoir effectuer les TP, c’est très important, ce qui revient à dire :
    • En ATMFC : en cuisine, en linge et en entretien
    • En EVS : au magasin d’application, être à l’aise dans la relation avec l’adulte,
    • En restauration : en cuisine, en salle, avec une certaine dextérité manuelle (en cuisine : ne pas avoir de comportement, de gestes incompatibles avec la manipulation des couteaux ou d’ustensiles dangereux).
    • Accepter un minimum de contact avec ses pairs et les adules
    • Accepter d’être aidé.

Être capable d’effectuer, ou petit à petit, les stages à l’extérieur du lycée : 4 +6 semaines en ATMFC, 2 x 3 semaines en EVS, 2 x 4 semaines en restauration. 3 élèves du dispositif ont effectué leur 1er stage au sein de l’établissement (cuisine, lingerie, entretien). Bref accepter les trajets et les horaires conséquents, de porter la tenue professionnelle adaptée à la section, de réaliser certaines tâches, comme se laver les mains, ne pas contester certains protocoles et avoir une certaine résistance physique.

Il ne faut pas nier les difficultés d’ouverture, cependant voici quelques pistes d’amélioration :

Accélérer le transfert des dossiers et les listes des élèves affectés le plus en amont possible pour anticiper les besoins,

Informer les parents pour leur participation au projet des élèves.

Accompagner le lycée sur les recrutements des AVS co, personnel indispensable pour faire vivre concrètement les inclusions entre autre.


Stages à l’extérieur

Il y a tout un travail à faire pour trouver un partenariat et un gros travail de maillage à créer dans les bassins sur les portes ouvertes sur les collèges et les lycées professionnels. Il faut beaucoup travailler en amont pour les stages de découverte en ULIS, comment accompagner ces jeunes à l’extérieur et c’est une vraie problématique.
 
Il est nécessaire de travailler sur l’autonomie avec un service d’accompagnement dans les transports, (utiliser plus “les compagnons du voyage” labellisé par la MDPH. Le stage doit donner du sens et du concret au métier vers lequel le jeune se dirige.

Orientation professionnelle des 16 – 25 ans :

photo10Monsieur DUEE, chargé de Mission académique sur l’insertion des jeunes en situation de handicap. Il vient de prendre sa mission en septembre 2014.
Cette disposition couvre tous les jeunes de 16 à 25 ans qu’ils soient dans les dispositifs ou à la sortie de ces dispositifs pour essayer de faire une transition entre la sortie de l’école et le monde professionnel. Même chose pour l’organisation de séminaires thématiques en faisant se rencontrer des coordonnateurs d’ULIS avec des entreprises par secteurs.
Il va essayer de faire des demi-journées thématiques à partir de l’année prochaine. Il est aussi chargé de rencontrer les entreprises et anime un site internet avec les lettres d’informations sur les annonces d’apprentissages. Avec la mobilisation gouvernementale sur l’accès à l’apprentissage, les ministères doivent normalement pour fin septembre 2015 accueillir 7000 apprentis. C’est l’action numéro 6 du plan gouvernemental.SAIS92 : Il est nécessaire de bâtir quelque chose de concret pour que les entreprises comprennent quel type de jeunes vont arriver et vont frapper à leurs portes parce que ce sont des jeunes qui sont différents des autres, compétents et autrement capables mais pas forcément diplômés, comment on les accompagne vers l’entreprise.
 
Le temps un facteur déterminant : certains auront besoin peut-être de plus de temps après leur ULIS PRO pour intégrer une entreprise. On a besoin d’établir des passerelles pour trouver du travail à ces jeunes. L’Éducation nationale a fait sa révolution. Il faut maintenant que les entreprises et les collectivités territoriales la fassent aussi. Ce sont des gisements d’emplois mais il faut que cela soit un véritable emploi et non pas quelque chose d’occupationnel.

Le Point de vue des équipes de terrain sur la collaboration avec les familles : elle est indispensable pour pouvoir travailler l’orientation car il y a parfois un décalage considérable entre ce que veut faire l’élève et ce qu’il peut réellement faire et il faut expliquer cela aux parents. On a parfois beaucoup de mal à communiquer avec la famille pour faire évoluer le projet de leur jeune. Il ne faut pas aller se fracasser contre la réalité de ce qu’est le lycée professionnel. Au niveau de l’ULIS collège, on a un travail à faire en amont de cette orientation. On rencontre des difficultés lorsque l’orientation n’a pas été correctement préparée avec des stages réellement effectués et que l’orientation se fait par défaut et que l’on veut faire croire que tout va bien se passer parce qu’il y aura un accompagnement, un cadre. On n’envoie pas un élève en lycée professionnel sans même avoir fait un stage et surtout pour des élèves en situation d’autisme qui ont un accompagnement.
Il n’y a pas de cellule d’écoute dédiée pour les parents mais un accompagnement à travers l’enseignant référent et des médecins scolaires qui sont tout à fait prêts à écouter. Si le médecin donne un certificat médical qui dit qu’un élève présente un danger, le chef d’établissement n’ira pas à l’encontre de l’avis du médecin pour la sécurité des élèves au sein de l’établissement.


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photo11
Conclusion

Les mots clés sont individualisation, accompagnement vers l’autonomie, prévisibilité et adaptation des enseignements, faisabilité et valorisation de ces élèves pour que leur présence au collège soit vraiment porteuse de sens et d’avenir vers un lycée en vue d’une insertion professionnelle valorisante.

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